Au cœur de la transformation

• 30 mars 2020
• Vie et durabilité
• Rapport annuel 2019

Tony Kluser, responsable du développement de la transformation.

Nous vivons une époque passionnante pour Energie 360° et la ville de Zurich. L’approvisionnement en énergie est en pleine mutation – et mon équipe et moi-même sommes au beau milieu. «Transformation» est le mot du moment. On entend par là le passage progressif d’un approvisionnement en énergies fossiles telles que le pétrole ou le gaz vers un approvisionnement en énergies renouvelables. Nous ne prévoyons rien de moins que la transformation de l’approvisionnement en énergie de la plus grande ville de Suisse. Nous travaillons sur un projet du siècle – et souhaitons le mener à bien d’ici quelques années.

Notre tâche consiste à planifier et à mettre en œuvre des réseaux énergétiques. Pour cela, nous utilisons la chaleur résiduelle des usines d’incinération des déchets ou du traitement des eaux usées pour le chauffage – ou l’eau des lacs et des nappes phréatiques pour la production de chaleur et de froid. Pour Energie 360°, les énergies renouvelables disponibles localement sont une priorité. Ainsi, nous contribuons à réduire les émissions de CO2 par personne et exécutons le mandat de l’électorat zurichois. En 2008, il s’est prononcé en faveur de la société à 2000 watts et en 2018, il a clairement voté oui à l’extension du chauffage urbain. Nous travaillons en étroite collaboration avec ERZ Entsorgung + Recycling Zürich et ewz, la compagnie d’électricité de la ville de Zürich. Bien entendu, de nombreux autres collègues d’Energie 360° sont également impliqués.

La mise en place d’un réseau énergétique est un processus itératif. On commence par les grandes lignes, on planifie au niveau du quartier et on met en place une première ébauche de réseau. Au fur et à mesure que le processus se poursuit, on voit apparaître une image de plus en plus claire et précise de ce à quoi le réseau pourrait un jour ressembler. Jusqu’au raccordement individuel.

Mon équipe d’ingénieurs planifie le réseau, calcule la faisabilité et la rentabilité et accompagne la mise en œuvre du projet pendant plusieurs années. Une grande partie de notre travail se déroule au bureau. Par exemple, nous utilisons des géodonnées pour calculer la densité de chaleur et de raccordement dans un quartier. Ces deux indicateurs importants permettent de décider si un réseau de chauffage est faisable et rentable financièrement.

Bien entendu, il est essentiel d’avoir une image concrète sur place. Ici, à la Rote Fabrik de Zurich, nous construisons la prise d’eau du lac pour un réseau de chauffage qui alimentera plusieurs centaines de bâtiments à Wollishofen. Certaines questions cruciales se posent: où se trouvera la station de pompage? Où y a-t-il de la place pour la centrale de chauffage? Comment les conduites passeront-elles dans le quartier?

À Wollishofen, nous prévoyons de prélever l’eau à une profondeur de 30 mètres, car à cette profondeur, elle affiche une température constante comprise entre quatre et sept degrés. L’eau du lac est ensuite chauffée à plus de 75 degrés au moyen de pompes à chaleur et acheminée par des conduites jusqu’au quartier pour le chauffage. C’est une solution simple et écologique.

Les jours de grand froid, tous les systèmes de chauffage fonctionnent à plein régime, ce qui est compréhensible. Dans ce cas, nous couvrons cette demande de chaleur exceptionnellement élevée – appelée charge de pointe dans le secteur – avec du gaz. Qui dit gaz dit combustion; il faut donc une cheminée pour la centrale de chauffage. C’est la raison pour laquelle nous allons construire la centrale de chauffage sur le terrain de la Rote Fabrik, car il y a déjà une belle cheminée ancienne à cet endroit. Je préfère me rendre sur place les jours de grand froid, car que je peux voir immédiatement, grâce à la vapeur ou à la fumée qui s’échappe, quelles cheminées fonctionnent encore. Bien sûr, je ne peux pas aller partout tout seul et je compte grandement sur mon équipe.