Moins d’émissions de gaz naturel par l’innovation

Qu’est-ce qui est long d’environ 1700 kilomètres et invisible? Le réseau de gaz d’Energie 360°. «Environ la moitié sont des conduites de transport, le reste étant des conduites à moyenne et basse pression pour la distribution fine à Zurich et dans une quarantaine de communes extérieures», explique Kay Kemmer, chef d’équipe Construction de réseau chez Energie 360°. Le réseau est enterré ou dissimulé en surface, par exemple dans les ponts, lorsqu’il s’agit de franchir des obstacles comme la Limmat. Si des travaux de canalisation sont nécessaires, il faut procéder avec soin. Le tronçon correspondant est entièrement fermé des deux côtés – avec une vanne d’arrêt dans le jargon technique – et est ensuite ouvert aux travaux.

À l’intérieur se trouve un mélange de gaz naturel et de biogaz, composé en grande partie de méthane, qui est généralement soit brûlé, soit rejeté dans l’atmosphère. Cela correspond à la pratique courante. Pour Kay Kemmer, les deux variantes ne sont pas satisfaisantes. «Nous avons donc cherché des solutions pour récupérer le gaz et le réutiliser. Avec pour objectif que le gaz naturel ne soit justement pas inutilement rejeté dans l’atmosphère.»

Le respect de l’environnement avant tout

Les travaux réalisés par Energie 360° au printemps 2022 sur le Sihlquai de Zurich concernaient la mise hors service d’une conduite à proximité de la Limmatplatz. «Nous avons dû installer de nouvelles conduites à moyenne pression. Elles relient Oerlikon au centre-ville», explique Kay Kemmer.

Les conduites passent au-dessus de la Limmat par le pont du Kornhaus. «Nous avons retiré l’ancienne canalisation du réseau près de la passerelle du Letten et raccordé la nouvelle.» Lors de la mise hors service définitive de conduites de gaz, la consigne est d’évacuer complètement le gaz existant et de rincer les conduites. Dans ce cas, il s’agissait d’une section d’environ 500 mètres de long contenant près de 7,5 mètres cubes de gaz naturel. À titre de comparaison, un ménage chauffé au gaz naturel consomme environ quarante fois plus de gaz par an. «Chez Energie 360°, nous voulons réduire en permanence notre empreinte écologique. C’est pourquoi nous ne rejetons pas simplement les petites quantités de gaz dans l’atmosphère.» Et c’est précisément ce que réussit à faire une innovation que Kay Kemmer et son équipe ont lancée il y a quelques années.

Comment préserver le gaz naturel

Il existe deux possibilités, bien plus respectueuses de l’environnement que le soufflage ou le brûlage du gaz naturel évoqué précédemment. «Si les conduites peuvent être reliées par deux tubulures existantes, nous pompons le gaz de la section isolée vers la suivante», explique Florian Edeling du bureau d’études allemand Edeling. Mais sur le Sihlquai, c’est la deuxième variante qui a été retenue. «Ici, nous avons comprimé le gaz de la conduite usagée dans un cadre de bouteilles.» Pour cela, il faut un compresseur, un réducteur de pression et un cadre de bouteilles. «Nous avons accédé au contenu de la conduite à l’aide d’un sas de forage. Le tuyau est relié au compresseur par un réducteur de pression», explique Florian Edeling. «De là, le gaz arrive dans les bouteilles pour être stocké temporairement jusqu’à ce qu’il soit réutilisé.» L’ingénieur a développé et testé le procédé en collaboration avec Kay Kemmer. «Il y a deux ans, nous avons fait notre première intervention. Entre-temps, nous avons affiné le système et celui-ci fonctionne bien en principe.» Dans ce cas, le procédé a permis d’économiser – par rapport au brûlage – environ 200 kilogrammes de CO₂. Avec 10 à 15 applications par an à l’avenir, cela représente une quantité considérable.

Le système pourrait faire école

Kay Kemmer d’Energie 360° est également convaincu par l’innovation qui permet à l’entreprise de jouer un rôle de pionnier. «Ce sujet préoccupe également de nombreux autres fournisseurs de gaz», dit-il. «Nous transmettons volontiers nos expériences et connaissances. Qui sait, peut-être que l’échange avec d’autres usines permettra de trouver de meilleures solutions.» L’utilisation pour la réduction des émissions n’est certes pas dangereuse – «la gestion du gaz est finalement notre activité quotidienne» – mais le système devrait tout de même devenir un peu plus efficace.

Le facteur temps joue un rôle important. «Plus un tronçon de conduite est hors service longtemps, plus le risque d’une éventuelle interruption de l’approvisionnement dans les zones raccordées est grand. Cela ne doit pas arriver.» Tout comme il est inadmissible que du méthane soit inutilement et simplement rejeté dans l’atmosphère. Mais Energie 360° a trouvé une réponse convaincante à cette question. Une réponse qui souligne clairement l’esprit de durabilité prononcé de l’entreprise.