Tel un boomerang: retour après une brève escapade

Les adieux ne sont pas forcément définitifs. C’est aussi ce que s’est dit Roger Graber. Il s’est envolé, et il est revenu. Comme un boomerang. C’est ainsi que l’on désigne les collaborateurs·trices qui reviennent chez leur ancien employeur. «Six mois après mon départ, j’étais de retour ici», déclare avec un grand sourire le chef d’équipe Planification et étude de projet chez Energie 360°. Reprenons les choses dans l’ordre.

Roger Graber fait ses débuts chez Energie 360° en 2020 en tant que chef de projet gaz. «Cela a été une étape importante dans ma carrière», se souvient l’homme âgé de 36 ans aujourd’hui. Il s’intègre bien dans l’équipe, prend des responsabilités, met des projets en œuvre et se rend compte rapidement: «Cet employeur me convient». Il est particulièrement convaincu par la forte cohésion de l’équipe et la vision commune de fournir exclusivement des énergies renouvelables d’ici 2040. Tout semble coller. Jusqu’à ce que la structure de l’équipe change. Après le départ de son supérieur, l’équipe s’organise de manière autonome. «Au début, c’était passionnant», raconte-t-il. «Mais avec le temps, nous avons réalisé qu’il nous manquait une personne pour prendre les décisions.» Cette liberté supplémentaire conduit  parfois à l’immobilisme et affaiblit la cohésion au sein de l’équipe.

Au bout deux ans et demi environ, Roger Graber décide donc de changer de travail. «Ce n’était pas à cause de l’employeur, mais des circonstances», tient-il à souligner. Son futur emploi semble prometteur: responsable de la numérisation des processus de construction. «Je me suis dit que cela pouvait être un défi passionnant.» Mais peu de temps après son départ, il se surprend toutefois à repenser sans cesse à son époque chez Energie 360°. Dans son nouveau poste, les processus s’enlisent et les changements sont entravés. «Beaucoup de choses qui allaient de soi auparavant m’ont alors manqué.»

Au bout de six mois, le retour

Quelque trois mois après son départ, peu avant la Saint-Sylvestre, le téléphone de Roger Graber sonne. Un appel qu’il qualifie a posteriori de coup de pouce du destin. A l’autre bout du fil, un ancien collègue de travail lui explique que l’ancienne équipe de Graber souhaite toujours une personne à sa tête. «On m’a demandé si je pouvais m’imaginer être cette personne. J’étais à la fois surpris et enthousiaste», explique l’actuel chef d’équipe. Dans dans un premier temps, les pensées de Roger Graber tournent en rond et il se pose des questions: suis-je prêt pour cela? Comment l’équipe va-t-elle réagir? Est-il possible de passer du statut d’ancien collègue de travail à celui de supérieur? Les questions font toutefois rapidement place à l’optimisme: «C’était une chance qui s’offrait à moi et j’avais envie de faire bouger les choses.»

Aussitôt dit, aussitôt fait: après être passé par l’ensemble du processus de candidature, Roger Graber est réembauché. Depuis mars 2023, il fait à nouveau partie d’Energie 360° – cette fois en tant que chef d’équipe. «Je ne le regrette pas une seule seconde», dit-il aujourd’hui. «Je suis revenu parce que je suis convaincu que beaucoup de choses fonctionnent correctement ici.»

Son retour n’est pas un saut dans le vide. Il connaît les processus, les collaborateurs·trices et la culture d’entreprise. «J’étais quand même nerveux», admet Roger Graber en se remémorant son retour. «Mes collègues m’ont super bien soutenu dès le début et j’ai pu me lancer tout de suite.» Comme il n’a pas besoin d’être introduit dans l’entreprise, il prend le temps de s’occuper de sa nouvelle équipe. Lors d’entretiens individuels et de «mood talks», il identifie les difficultés – et les objectifs communs. «Je ne voulais pas précipiter les choses et, en même temps, donner les bonnes impulsions», résume Roger Graber.

«Energie 360° ne reste pas sur place.»

Un avantage que confirme Sabrina Brunner, responsable du personnel: «Il n’y a pas besoin de période d’adaptation, les deux parties savent exactement ce qu’elles peuvent s’apporter et ce qu’elles peuvent attendre l’une de l’autre. C’est une situation gagnant-gagnant.»

Et ce n’est pas tout. Roger Graber considère également son retour comme un développement personnel: à l’époque, il avait déploré l’absence d'une personne à la tête de l’équipe. Aujourd’hui, c'est lui qui assume cette fonction. Le fait qu’il ne soit pas livré à lui-même en tant que cadre contribue également à son épanouissement. «Nous avons un service RH solide, des collègues cadres qui nous soutiennent et une équipe qui possède d’énormes compétences professionnelles. Je peux compter sur les autres à tout moment.»

Ce qu’il apprécie particulièrement aujourd’hui? Les gens et la mentalité. «Energie 360° ne reste pas sur place. Nous nous développons, tout en conservant un style familial.» Au moment de son départ, l’entreprise employait quelque 220 personnes. Aujourd’hui, elles sont environ deux fois plus nombreuses. «Et nous continuons de nous développer ensemble. Ce n’est pas une formule toute faite, on le ressent au quotidien.»

Recommanderait-il à d’autres personnes de revenir? «Absolument. Ce n’est qu’après coup que l’on se rend compte de ce que l’on avait. Ce crochet par un autre employeur m’a permis de voir les choses sous un nouvel angle.» Tel un boomerang, Roger Graber s’est brièvement envolé avant de revenir avec beaucoup d’énergie.