Un engagement qui marque profondément

Même si le soleil est encore bas sur les Alpes ce matin-là, il y a déjà beaucoup d’activité sur le Schindelberg. Les outils sont prêts, les cloches des vaches tintent et des voix résonnent dans l’air pur du matin. Entre les clôtures des pâturages et les outils, les agriculteurs·trices de la coopérative d’alpage Schindelberg se préparent à une longue journée. Car il y a du pain sur la planche. Heureusement, des renforts arrivent aujourd’hui de l’Unterland: pour une journée, un groupe de collaborateurs·trices d’Energie 360° va troquer l’air du bureau contre celui de la montagne et prêter main-forte aux alpagistes.

Un lieu rythmé par la nature

Le Goldingertal est situé dans la région frontalière entre le Toggenburg et l’Oberland zurichois. C’est là, à 1154 mètres d’altitude, que les bénévoles aident à rénover les clôtures et à préparer les pâturages pour l’estivage. La journée est organisée par le projet bergversetzer, qui coordonne les missions de bénévolat dans les régions alpines. «Le terrain escarpé m’impressionne vraiment beaucoup», dit Barbara Luchsinger qui, fourche à la main, laisse son regard vagabonder sur le paysage.
En tant que cheffe de projet Transformation chez Energie 360°, elle travaille au quotidien principalement dans les bureaux et soutient les équipes sur toutes sortes de questions. Sur l’alpage, par contre, les choses sont différentes. «Ici, ce n’est pas la routine qui donne le rythme, mais la nature – et le vent et la météo déterminent aussi le travail», explique Barbara Luchsinger. Elle a toujours été fascinée par le monde de la montagne. Ainsi, elle a déjà effectué une mission similaire en Valais. «C’est pourquoi j’ai dit immédiatement: je suis partante.»

L’expérience commune crée des liens

La vue du haut de la montagne est certes idyllique, mais elle exige de Barbara Luchsinger et de ses collègues un engagement physique total. Ils coupent les sapins et les buissons épineux, qu’ils rassemblent en gros tas. Le «schwenden», une méthode traditionnelle d’entretien du paysage dans les Alpes, est un travail essentiel pour les paysan·ne·s de montagne. «Sans ce travail, les pâturages seraient envahis par la forêt. Les vaches, les chèvres ou les moutons ne pourraient plus y paître pendant l’été», explique Barbara Luchsinger. En même temps, il favorise la biodiversité dans les régions alpines.

Même si l’activité fait transpirer et que les températures continuent de grimper en ce jour d’été, l’ambiance reste joyeuse. Barbara Luchsinger rit, fait des blagues et profite avec le groupe des pauses pour se désaltérer à l’ombre des grands arbres fruitiers. C’est justement cette expérience commune qui rend cette journée particulièrement précieuse pour eux: «Il y a de nombreux collègues que je connais car je les côtoie directement au quotidien, mais il y en a d’autres que je rencontre rarement», dit-elle. «Apprendre à les connaître sous un autre angle crée une proximité qui n’existe pas au bureau.»

Explorer ses limites permet de se connaître soi-même

Au fur et à mesure que le dénivelé augmente, l’équipe devient de plus en plus soudée. Néanmoins, le travail ne favorise pas seulement l’esprit d’équipe. Il conduit aussi à des prises de conscience personnelles. «Cet engagement me fait sortir un peu de ma zone de confort», dit Barbara Luchsinger. «Cependant, c’est justement ce qui me plaît. C’est la seule façon pour moi d’apprendre quelque chose sur moi-même.»

Elle a ainsi découvert sur l’alpage une facette d’elle-même qu’elle n’avait guère remarquée jusqu’alors. Dans son travail, elle coordonne et optimise, et ce principalement en échangeant avec ses collègues. «Ici, j’ai toutefois remarqué que j’aime aussi travailler en solo. Cela m’a vraiment agréablement surprise», dit-elle en riant. «Mon objectif est d’intégrer cet aspect dans mon travail quotidien à l’avenir.»

Découvrir de nouvelles réalités de vie

Après de nombreuses heures de travail, le pâturage est prêt pour l’estivage. Et comme il se doit, la journée se termine sur l’alpage autour d’un «zvieri», un goûter accompagné d’une bonne bière et d’un coucher de soleil.

De cette mission, Barbara Luchsinger gardera bien plus que des courbatures. En effet, en plus de faire de nouvelles expériences, elle a pu découvrir de nouvelles réalités de vie. Ce qui l’impressionne, ce sont les efforts engagés par les alpagistes pour entretenir leurs prairies. Beaucoup le font même pendant leur temps libre. «Ici en haut, vivent et travaillent des gens qui s’engagent corps et âme pour leur région. Cela m’a profondément touchée.» Elle se dit fière d’avoir participé à ce précieux travail. «Et je suis reconnaissante qu’Energie 360° m’ait offert cette possibilité grâce à son engagement social.»